6 oct. 2013

Orgeat maison


Depuis peu, je me suis lancé dans une nouvelle aventure: faire moi-même les sirops dont j’ai besoin pour préparer mes cocktails.

Comme le Mai Tai compte parmi mes deux ou trois cocktails favoris, j’ai commencé par essayer de faire de l’orgeat.

C’est un sirop à l’amande qu’on peut acheter dans à peu près tous les supermarchés... en version industrielle ne goûtant à peu près rien sauf le sucre. D’où l’idée d’en faire soi-même à la maison!

Pour confectionner de l’orgeat sans tricher, il faut faire son propre lait d’amandes à partir d’amandes blanchies qu’on écrabouille et qu’on fait tremper pour extraire leur huile. Cette huile-là est ce qui donne à l’orgeat son «pouvoir magique». Grâce à elle, ce sirop ne fait pas qu’ajouter  une saveur d’amande à un cocktail. Il lui donne aussi une texture onctueuse qu’on repère tout de suite.

La bonne nouvelle c’est qu’en trichant un peu, on peut faire de l’orgeat de très bonne qualité en moins de cinq minutes.

Le truc, c’est d’utiliser du lait d’amandes vendu en magasin. Moi je prends du Silk parce que c’est pas mal tout ce qu’il y a à mon supermarché, mais n’importe quel lait d’amande naturel peut faire la job.

La recette va comme suit :

-8 oz de lait d’amandes
-8 cuillerées à table de sucre
-8 gouttes d’extrait d’amandes
-4 gouttes d’eau de fleur d’oranger

On met tout ça dans un pot Masson ou n’importe quel autre contenant qu’on peut fermer hermétiquement, et on agite jusqu’à ce que le sucre soit complètement dissous. C’est à dire à peu près cinq minutes.

Ça donne un sirop qui se conserve à peu près trois semaines au frigo et qui fait un excellent Mai Tai. Par contre, comme cet orgeat est un peu moins sucré que ceux du commerce, il faut doubler la dose habituelle et aussi doubler la dose de sirop de sucre. La recette :  

-1 oz de rhum brun
-1 oz de rhum agricole
-3/4 oz de jus de lime frais
-1/2 oz de liqueur d’orange
-1/2 oz de sirop de sucre
-1/2 oz d’orgeat

On agite tout ça avec de la glace pilée, puis on verse avec la glace dans un verre old fashioned. Pour décorer, on cale dans le verre une moitié de lime vidée de son jus et, idéalement, on ajoute une tige de menthe qu’on dispose pour qu’elle nous en mette plein le nez quand on sirote le cocktail avec une paille. 

12 sept. 2013

Du burlesque à Bruxelles


Quand j’ai préparé mes dernières vacances en Belgique, je me suis mis en quête d’un endroit où aller voir un spectacle de jazz à Bruxelles... et je suis vite tombé sur L’Archiduc, un des lieux mythiques de la vie nocturne bruxelloise.

Ouvert en 1937 par une certaine Madame Alice, L’Archiduc avait une vocation particulière. Les messieurs qui travaillaient à la Bourse, tout près, venaient y «travailler» avec leurs «secrétaires» dans des alcôves fermées par un rideau. La vie était belle pour les hommes dans ce temps-là...

L’Archiduc est devenu un club de jazz en 1953 quand on a installé un piano à queue entre les deux grandes colonnes se dressant au milieu de l’établissement. Le piano est toujours là et ça donne le vertige de penser que Nate King Cole a déjà fait aller ses mains sur ses touches.

L’endroit a connu de meilleurs jours. Ses banquettes en tissus sont un peu défraîchies et les cocktails que j’ai pris là n’avaient rien de transcendant. Mais avec son balcon d’où on peut assister au spectacle, ses colonnes monumentales et sa taille intimiste, l’Archiduc a encore beaucoup de charme.  

Pour le visiter, il a fallu que je tente une nouvelle expérience: aller voir un spectacle burlesque pendant lequel des demoiselles portant paillettes, plumes et boas se déshabillent comme le faisaient les danseuses des années 20, 30 et 40 – c’est-à-dire avec classe et en livrant une vraie performance – très souvent teintée d’humour.

C’était le seul spectacle programmé à l’Archiduc durant mes vacances et je suis content d’avoir eu le culot d’y aller. C’était dépaysant à souhait comme expérience. Les danseuses étaient spectaculaires. Elles étaient accompagnées par un pianiste «glam» portant haut-de-forme, gants en filet et souliers plateforme. Et entre les numéros de danse, il y avait une voluptueuse chanteuse qui interprétait des standards de jazz en se contorsionnant langoureusement sur le piano à queue.

Bref, c’était loin d’être banal et j’ai plutôt aimé ce que j’ai vu. Heureux hasard: un club qui veut faire revivre la belle époque du burlesque à Montréal vient tout juste d’ouvrir sur le boulevard Saint-Laurent. Ça s’appelle The Wiggle Room et j’ai très hâte d’aller y faire un tour. 

25 août 2013

Anvers en verres


Le centre historique d’Anvers ressemble à beaucoup de centres historiques de grandes villes européennes. On se barre les pieds dans les églises du Moyen-Âge et les bâtiments centenaires, il y a beaucoup de touristes et les rues étroites sont pleines de restaurants plutôt ordinaires et de bistros servant à peu près juste de la bière.

À Anvers, toutefois, il y a une oasis de tranquillité au milieu de cette cohue touristique: Cocktails at Nine, un bar à cocktails où j’ai passé un de meilleurs moments de mes dernières vacances.

Ce jour-là, j’ai fait 45 minutes de train exprès pour aller prendre un verre à cet endroit. Et je n’ai pas regretté mon voyage!

 En franchissant ce portail, à deux pas de la grande place d’Anvers, on atterrit soudain dans un autre monde. On marche d’abord à travers une petite cour intérieure servant de terrasse extérieure, puis on pénètre dans ce  magnifique bar lounge moderne, niché à l’intérieur d’un vieil édifice en pierres.

L’effet est assez saisissant. Et ce n’est qu’un début puisque le bar sert des cocktails tout aussi splendides que son décor.

Si j’ai visité Cocktails at Nine, c’est parce que j’avais lu qu’on y sert de bons cocktails tikis. Alors bien sûr, j’ai commencé par goûter un de ces cocktails-là: le Tiki Passion, une création maison.

Les petits points noirs dans le verre sont des pépins de fruit de la passion. Ce cocktail incorpore en effet la chaire d’un fruit de la passion frais – un aliment qu’on peut se procurer à Anvers, semble-t-il. Alors qu’ici je ne pense pas que ce soit possible, sauf peut-être dans je ne sais trop quels marchés asiatiques.

Ce cocktail-là était fantastique... mais j’ai préféré mon second: une variation sophistiquée sur le Pisco Sour dont j’ai oublié le nom mais dont le goût me hante encore. 

Il y avait un blanc d’œuf là-dedans et c’était onctueux à souhait. Dommage que je n’aie pas retenu tous les ingédients. Faut dire que j’en étais à mon troisième verre à ce moment-là et que je commençais à avoir les idées moins claires!

N’empêche, j’ai ensuite réussi à retrouver la gare d’Anvers et prendre le train jusqu’à Turnhout où habite ma sœur.

Pour le moment, Cocktails at Nine est mon deuxième bar préféré AU MONDE après Trailer Happiness à Londres. Le problème, c’est que je n’ai pas souvent l’occasion de fréquenter l’un ou l’autre! 

11 août 2013

Le jazz est roi au Dièse Onze

Quand j’ai décidé d’aller seul au Dièse Onze un mardi soir, je m’attendais à ce que ça soit tranquille. Sauf que j’étais dans le champ. Quand le trio du contrebassiste Alex Bellegrade est monté sur scène pour jouer avec la trompettiste Rachel Therrien, vers 22h, il n’y avait plus un siège libre dans la place. Et j’étais bien content d’avoir mon tabouret au bar...

Bien sûr, cete boîte de jazz installée dans un sous-sol de la rue Saint-Denis est plutôt exigu. Mais quand même. C’est toujours agréable de se retrouver dans un lieu bondé de gens venus entendre du jazz.

Le Dièse Onze est un vrai club de jazz où il y a de la musique live tous les soirs et on  va avant tout pour s’en mettre plein les oreilles.

La décoration n’est pas particulièrement attrayante. La bouffe et les cocktails n’ont rien de transcendant. Mais quand le jazz se met à résonner dans ce sous-sol sans fenêtre, on est happé par l’ambiance et la magie opère. Le monde extérieur disparaît. 

J’aimerais bien qu’il y ait à Montréal un endroit huppé où on pourrait écouter du jazz en sirotant un vrai bon cocktail dans une ambiance feutrée. Le Dièse Onze est tout à fait aux antipodes de cet idéal-là, mais il a quand même son charme. C’est décontracté, c’est animé et c’est sans prétention.

Un mot sur le spectacle que j’ai vu: Rachel Therrien avait l’air grippé, mais son jeu à la trompette m’a quand même ravi. Elle était là pour «jammer» avec Alex Bellegrade et son trio qui font ça avec un invité différent tous les mardis soirs.

Quand elle est arrivée, la trompettiste a distribué des partitions et a jasé un peu avec les autres musiciens. Et quelques minutes plus tard, ces messieurs accompagnaient mademoiselle qui jouait ses propres compositions. Moi ça m’impressionne beaucoup. Mais j’imagine que c’est «buisiness as usual» pour des musiciens de jazz. 

4 août 2013

Tiki La Haye


Les bistrots et les restaurants entourant les grandes place européennes se suivent et se ressemblent. Cafés servant de la cuisine locale, restos italiens, pubs irlandais... on nage pas mal tout le temps dans les mêmes eaux.

Sur la grande place de La Haye, par contre, il y a une exception vraiment exotique: le VaVoom, un bar tiki format poche que j’ai visité pendant mon dernier voyage en Europe.

 C’est un toute petit bar décoré dans le style «tiki kitsh». À l’intérieur, il y a pas mal juste assez d’espace pour un grand bar «fini bambou» en forme de demi-lune. Mais il y a aussi un petit coin lounge et un tiki format géant qui monte la garde près de l’entrée.


On ne parle pas d’un «temple tiki», mais il ne faut pas être trop regardant. Les endroits où on peut déguster un cocktail exotique sont plutôt rares dans ce coin de l’Europe.

J’ai trouvé ceux du VaVoom très honnêtes. J’ai pris un Mai Tai qui m’a semblé réunir tous les bons ingrédients... sauf la glace pilée. On y avait plutôt mis des cubes de glace et ça donnait une boisson moins diluée et un peu trop intense.

C’est le deuxième bar tiki que je visite au Pays-Bas. Et je pense que ça complète ma «tournée» des établissements du genre dans ce pays-là. En Europe, la mode tiki a surtout essaimé en Angleterre, en Allemagne et, bizarrement, en Espagne. Bizarrement parce que je vois moins l’intérêt de s’enfermer dans un bar simulant les îles des mers du sud dans un pays de soleil et de farniente. Mais je ne demanderais pas mieux de tenter l’expérience moi-même! 

7 juil. 2013

Jazz au Café Griffintown


 Si je retourne vivre à Montréal un jour, c’est certain que je vais m’installer quelque part dans le sud-ouest. Dans la Petite Bourgogne ou dans Griffintown. J’aime beaucoup tout ce coin-là et je ne suis pas le seul. C’est un secteur de Montréal en plein essor.

J’aime entre autres  ce coin-là pour ces restaurants. Le dernier que j’ai découvert est le Café Griffintown sur la rue Notre-Dame.

J’y suis allé parce que c’est  un resto où il y a du jazz les jeudis, vendredis et samedis. Le samedi où on est allé faire notre tour, c’était un trio de jeunes musiciens menés par le bassiste Antoine Pelegrin qui animait la soirée. On les a trouvé très bons.

L’endroit est propice à écouter du jazz. Avec son piano, ses murs de briques et sa cuisine ouverte, le resto est à la fois dépouillé et chaleureux.

Dans beaucoup de restaurants où il y a du jazz, la bouffe ne mérite pas qu’on s’y attarde. Ce n’est pas le cas au Café Griffintown où on mange plutôt bien. Ma blonde a bien aimé son homard. Et j’ai bien aimé ma soupe de poisson et mon «mixed grill» - un assortiment de viandes et de légumes arrivant dans un plateau chaud. 

Cela dit, j’ai surtout été impressionné par la carte des cocktails. Elle est plutôt vaste et contient plusieurs vrais bons cocktails. Des classiques comme le Manhattan et le Old Fashioned. Des obscurs  comme le Negroni et le Boulevardier. Et mêmes des exotiques comme le Singapore Sling et le Dark n’Stormy. 

J’ai testé ces deux là et j’ai été agréablement surpris. Le Singapore Sling était parfait. Et le Dark n’Stormy préparé avec de la bière au gingembre maison était meilleur que ceux que je me fais à la maison. 

Par contre, ma blonde a pris un Mint Julep qui n’était pas du tout un Mint Julep... mais plutôt un verre de wiskhy dans lequel flottait quelques glaçons et un peu de menthe. Alors elle s'est rattrapé en pigeant dans mon Singapore Sling...





Fiston, lui, «savourait» son Nintendo DS pendant que moi je sirotais mon Dark n'Stormy. Chacun son poison... 

En résumé, voilà un endroit où je vais sûrement retourné pour entendre de la musique. 



27 juin 2013

Terrasse jazz à Sainte-Anne-de-Bellevue


Le rendez-vous jazz de l’été dans l’ouest de l’île, c’est le dimanche après-midi sur la terrasse du café Herb’s à Sainte-Anne-de-Bellevue.

J’ai toujours trouvé que ce minuscule bistro possédait terrasse la plus agréable à Sainte-Anne. J’ai constaté dimanche dernier que l’endroit est encore plus agréable avec de la bonne musique. 

C’est le jeune guitariste Nicolas Lanctôt et «ses amis» qui étaient d’office sur la terrasse, comme ils le seront tous les dimanches de l’été de 15h à 18h. Il y avait un ami qui jouait du saxophone et un ami qui jouait du clavier. Et ça donnait du jazz que j’ai eu beaucoup de plaisir à écouter en sirotant un thé glacé... puis un mojito. 

Certain que je vais répéter l’expérience plusieurs fois cet été. Pis je vais amener du monde...

Il y a souvent des petits spectacles à l'intérieur au café Herb's. «Petit» parce que l'endroit est vraiment minuscule. J'ai vu Kimberley Beyea cet hiver et c'était comme avoir chanteuse dans son salon. 

Il y avait beaucoup de monde et beaucoup de bateaux de plaisance à Sainte-Anne ce dimanche-là. Il règnait sur le boardwalk en vraie ambiance de vacances. Tant mieux parce que c’est un des rares endroits où il y a de l’animation dans le West Island. 

13 juin 2013

Le tour du Jardin... Nelson


Quand on énumère les endroits où on peut attendre du jazz live à Montréal, on ne pense pas souvent au Jardin Nelson – sans doute parce que ce restaurant, comme le reste du Vieux Montréal, attire surtout les touristes.

N’empêche, le Jardin Nelson est un des rares établissements montréalais où il y a des musiciens jazz à l’œuvre sept jours sur sept.

Je suis allé faire un tour au Jardin Nelson il y a quelques jours parce que je cherchais un endroit où sortir et entendre de la musique avec fiston Arthur. Et j’ai trouvé l’endroit... presque paradisiaque.

«Paradisiaque» parce que la cour intérieure du Jardin Nelson est l’une des plus belles terrasses à Montréal. Avec ses beaux murs de pierres, ses multiples niveaux et ses grands parasols qui se déploient pour nous protéger du soleil ou de la pluie, cet oasis urbain nous transporte ailleurs. 
«Presque» parce qu’une touche de raffinement supplémentaire ne ferait pas de tort. On est assis à dans des chaises en plastique. Et la bouffe est correcte, sans plus.

Côté cocktail, je vous conseille le Caïpirinha. Celui qu’on m’a servi descendait très bien. Et ma blonde vous recommanderait sûrement le martini au concombre et à la coriandre qu’elle a pris... deux fois.

Le Jardin Nelson n’est pas un endroit pour les vrais dingues de jazz. Si je me fie à ce que j’ai entendu, les musiciens se contentent de «créer de l’ambiance» en jouant des classiques tout ce qu’il y a de plus accessible.

C’est normal, étant donnée la clientèle. On a eu droit à un saxophoniste accompagné par un trio basse-batterie-piano qui «faisait le travail», comme dirait Rodger Brulotte. Mais je ne pense pas qu’on doive aller là en s’attendant à vivre une grande expérience musicale.

Avis aux Montréalais: pour vous sentir «en vacances» dans votre propre ville, le Jardin Nelson est difficile à battre. Surtout pour le meilleur... mais aussi un peu pour le pire.

12 mai 2013

Une sortie à Huntingdon



L’autre jour, je suis allé voir un spectacle de Jordan Officer dans un endroit particulier: Grove Hall à Huntingdon.

C’est une salle de spectacle installée dans une ancienne église dissimulée derrière un bâtiment commercial, dans le centre-ville d’Huntingdon.

L’église a été construite en 1861 et a été convertie en salle de spectacle il y a quelques mois. C’est un joli bâtiment en pierre entouré d’un magnifique espace vert donnant sur la rivière Châteauguay.

Si je comprends bien, c’est un couple qui a racheté le bâtiment et en a fait un centre culturel privé. On ne peut que les saluer pour ça...

C’est assez particulier d’aller «vieiller» à Huntingdon. Mettons que c’est plutôt tranquille. Durant l’entracte du spectacle, on s’est promené dans le centre-ville où régnait un calme presque total. Et on était un samedi soir!

Jordan Officer a longtemps été la guitariste de la chanteuse de jazz Susie Arioli. Comme tête d’affiche, il donne plutôt dans le rythm and blues et d’autres styles connexes comme le western swing. 

Il chante convenablement, mais il donne surtout un show de guitare électrique. Son jeu est original et inventif... mais disons qu’il faut aimer la guitare parce que c’est elle la vraie vedette du spectacle. 


5 mai 2013

Du jazz à la Maison Trestler


Jeudi dernier, je suis allé entendre la chanteuse de jazz Virginie Cummins à la Maison Trestler de Vaudreuil-Dorion. C’était le premier de trois spectacles de jazz présentés à cet endroit ce printemps.

À la Maison Trestler,  les concerts on lieu dans un genre de hall pouvant accueillir 140 personnes. C’est un assez bel endroit pour entendre de la musique.

La maison elle-même date du début de 18ième siècle et c’est un impressionnant bâtiment de pierres dans laquelle j’ai eu du plaisir à me promener. J’ai trouvé qu’il faisait pas mal chaud dans le hall où avait lieu le spectacle, par contre. Et on est juste au mois de mai!

Virginie Cummins est une chanteuse avec une voix riche et suave. J’ai bien aimé ses interprétations de standards jazz... et un peu moins aimé quand elle a fait des chansons plus pop. La voix est toujours juste et accrocheuse. Mais une chanson pop, ça reste une chanson pop. C’est un filon moins riche à miner. Mais bon, c’est une question de goût.

Cela dit, cette fille-là a l’air d’être allumée sur ce qui se  passe dans le monde du jazz. Elle a parlé de Cyrille Aimée, une chanteuse française qui fait sensation en ce moment aux États-Unis.

Ce n’était pas mon premier spectacle à la Maison Trestler. Il y a quelques semaines, je suis allé voir le violoniste Sergeï Trofanov jouer de la musique tzigane et russe, accompagné par sa femme au piano. 

C’était un brunch du dimanche et j’ai bien aimé la formule. On a pu amener fiston Arthur et il a écouté plusieurs morceaux avant de réclamer sa console de jeu vidéo!

Ce jeudi, c’est le groupe Men in Jazz qui est à la Maison Trestler. Et le jeudi suivant, c’est la chanteuse Jewell McKenzie.

1 avr. 2013

Du jazz au Clarendon


La fin de semaine que je viens de passer à Québec m’a donné l’occasion de découvrir un autre endroit où entendre du jazz dans la ville du maire Labaume: le lounge du vénérable hôtel Clarendon, en plein coeur du Vieux-Québec. 

Premier constat: l’endroit mériterait une cure de rajeunissement qui lui rendrait tout son lustre d’antan. C’est parfait que le décor soit vieillot, en particulier pour assister un spectacle de jazz. Mais pour qu’on se sente vraiment transporté dans les années 40, il faudrait qu’on sente un peu moins la patine des années. Et que la carte des cocktails contiennent davantage de grands classiques comme le Old Fashioned ou le Manhattan. 

J’ai quand même bien aimé les gros fauteuils confortables entourant la plupart des tables et les grandes baies vitrées donnant sur l’hôtel de ville de Québec. Et j’ai tout simplement adoré le récital que nous ont livrée la chanteuse Gabrielle Shonk et le guitariste Jessy Caron.

Mademoiselle Shonk manie sa voix comme un virtuose manie son instrument. Et son acolyte l’accompagne avec brio et inventivité. Incroyable qu’un humble duo arrive à créer une expérience musicale aussi captivante.

J’ai aussi aimé leur répertoire composé de standards de jazz... pas trop standards. Bien sûr, ils ont joué quelques airs qu’on entend très souvent comme Corcovado ou Fever. Mais j’ai aussi découvert plusieurs chansons que je n’avais jamais entendues.

En ce moment, il y a du jazz au Clarendon les vendredis et samedis soirs de 21 heures à minuit. Excellente façon de passer une soirée dans le Vieux-Québec. 
 

21 mars 2013

Au pays des Soviets


Quand je suis allé passé quelques jours à Toronto, j’ai aussi fait un crochet... en Union Soviétique!

En allant prendre un verre au Pravda Vodka Bar, un bar qui donne à fond dans la «nostalgie soviétique».

Pour diriger un pays, les Bolcheviques ne valaient pas un clou. Par contre, je trouve qu’ils étaient assez doués pour le design. Pensez au somptueux rouge du drapeau soviétique. À la faucille et au marteau. À l’art constructiviste montrant le peuple en marche et la toute-puissante Armée Rouge. Et aux statues de Lénine.

C’est dans cette iconographie qu’on se retrouve plongé au Pravda Vodka Bar. Ici, le camarade Lénine veille sur la plus grosse collection de vodkas de Toronto. La faucille et le marteau trônent au-dessus d’un joli bar. Et on peut revoir les gros sourcils de Léonid Brejnev et la tache de vin de Mikhaïl Gorbatchev.


C’est l’URSS comme elle n’a jamais existé – c’est-à-dire riche et confortable. Le bar est sur deux niveaux, ce qui le rend encore plus impressionnant. On y sert de la vodka, bien sûr, mais aussi des cocktails et de la nourriture – y compris quelques plats russes comme le caviar et le poulet à la Kiev.  J’ai même vu sur le menu des «Putin fries». Oui, ce sont des frites avec du formage... mais du fromage feta.

Bref, c’est comme un tiki bar - dans le sens où on est plongé dans un décor exotique qui évoque une certaine réalité mais qui est complètement artificiel. Et aussi parce qu’on a envie de se promener un peu partout pour examiner tous les éléments décoratifs.

Un détail que j’ai apprécié: tous les cocktails maison portent des noms évocateurs comme «Sputnik Cream-Sickle», «Red Square» ou «Trotsky Lemon Berry Martini». Et dans la description qu’on en donne sur la carte des cocktails, il y a quelques lignes expliquant la référence historique.

Le bar sert un excellent Caipiroska, version russe du cocktail national du Brésil, le Caipirinha. Dans un Caipirinha, on met de la cachaça, un alcool fait avec de la canne à sucre. Dans un Caipiroska, on met plutôt de la vodka.

Le Caipiroska du Pravda Vodka Bar contient aussi des fraises pilés et du basilic. La vodka y fait ce qu’elle fait de mieux: ne goûter rien. Et ça donne un cocktail que ma blonde, qui n’aime pas tellement le goût de l’alcool, a adoré.

Il paraît que le venderdi et samedi, l’endroit est hyper fréquenté et plutôt désagréable. Nous on y est allé tôt un mercredi soir et c’était agréablement tranquille. Pour profiter du décor, c’est idéal.

15 mars 2013

Mini bar... à cocktails


 À Toronto, il y a un bar à cocktail qui s’appelle... le Cocktail Bar.

Malgré ce nom simple, l’établissement sert des cocktails sophistiqués. C’est un des bons endroits pour prendre un verre à Toronto.

Le Cocktail Bar occupe un tout petit local sur la rue Dundas Ouest, pas tellement loin du centre-ville. Il faut le savoir parce que sa «signalisation» se limite à une petite enseigne lumineuse installée au bas d’une fenêtre.

C’est vraiment un petit bar avec une rangée de table et un comptoir flanqué de tabourets. Il y de la place pour environ 30 personnes environ. C’était presque plein quand on y est allé un lundi soir vers 21 heures.

La décoration est sobre. Les murs sont blancs. Le plafond est recouvert d’étain ouvragé. Et  derrière le bar il y a des armoires où sont rangés des bouteilles et des jarres dans lesquelles on fait infuser de l’alcool – ce que les bars ontariens ont le droit de faire, contrairement à ceux du Québec. Ça donne l’impression d’être chez un apothicaire du bon vieux temps.

La carte de cocktails est surtout composés de vieux classiques. Des indémodables comme le Old Fashioned, le Manhattan et le Negroni. Et des «sortis des boules à mites» comme le Boulevardier, le Vieux Carré et l’Aviation. 

Il y a aussi quelques créations originales et je me suis régalé en goûtant un Cachaça Sour qui, en plus du célèbre alcool brésilien, contenait de l’Aperol, de l’amer Boker’s et un blanc d’œuf.

J’ai aussi pris un cocktail à base de gin infusé à la lavande qui était pas mal... même si le goût de la lavande évoque immédiatement les produits nettoyants!

Ajoutez à cela du bon vieux jazz qui joue juste assez fort pour qu’on puisse jaser sans problème et ça donne un bar où j’irais volontiers prendre un verre toutes les semaines. Allez y trinquer à ma santé si vous visitez Toronto! 

2 févr. 2013

Du jazz sur l'île Perrot


Comme j’habite à l’île Perrot, pour moi aller entendre du jazz, ça veut généralement dire faire de la route jusqu’au centre-ville de Montréal.

Alors imaginez à quel point je suis content qu’il y ait maintenant ici à l’île Perrot un restaurant qui se transforme en «jazz club» la fin de semaine.

Ce restaurant-là, c’est le Zento – où on sert d’excellents sushis et d'autres plats asiatiques. Qu’on peut désormais déguster en écoutant des standards de jazz, les vendredis et samedis soir. Grâce à Caroline Racicot et ses musiciens.

Le resto a été agrandi et rénové récemment.  C’est un des rares endroits dans le west island où règne une certaine «ambiance». La déco est dans le style «asiatique moderne» et réussit à nous faire oublier qu’on se trouve dans un local de centre commercial. 

J’ai même eu la surprise de découvrir un «Mai Tai» sur la carte de cocktail de l’établissement. J’en ai commandé un et qu’on m’a servi ne goûtait pas du tout comme un vrai Mai Tai... mais c’était plutôt bon. 

Bien sûr, la magie opère pas mal plus quand il y a de la musique. Mademoiselle Racicot et ses musiciens font surtout des standards de jazz et des classiques de la bossa nova. Et aussi quelques chansons françaises comme Que reste-t-il de nos amours et C’est si bon. Ça fait plusieurs fois que je les entends et c’est toujours agréable à chaque fois. Une belle voix féminine, c'est encore mieux qu'un cocktail pour détendre son homme. 

Fiston Arthur est aussi un fan. Ça lui arrive de se lever et de se trémousser... et il applaudit après toutes les pièces!

La bonne nouvelle, c’est que le groupe est «booké» au Zento tous les vendredis et samedis jusqu’en juin. Les endroits où on peut aller entendre du jazz avec un enfant de cinq ans sont plutôt rares. Alors je pense qu'on va devenir des réguliers.   

22 janv. 2013

Bar secret, cocktails obscurs


 On dirait que la mode des bars à cocktails raffinés et des «faux speakeasies» déferle enfin sur Montréal.

Quelques bars dans ce genre-là ont vu le jour au cours des derniers mois et l’autre jour j’en ai visité un qui m’a charmé. Je vous donnerais bien son nom, mais il en a pas encore. Il se trouve au 5295 avenue du Parc. Il faut le savoir parce que l’établissement n’a pas d’enseigne non plus.

Pourquoi autant de discrétion? Le barman avec qui j’ai jasé m’a dit que c’était davantage pour laisser au bar le temps de «se trouver» plutôt que pour avoir l’air cool et clandestin.

Le gars portait un complet et de longues moustaches recourbées de la fin du 19ième siècle. Et la carte qu’il m’a tendu ne contenait que d’authentiques cocktails classiques qu'on n'a pas souvent l'occasion de boire à Montréal. Disons que ça commence bien une soirée.

Côté décor, le bar nous offre un deux pour un sur l'exotisme. Parce qu'il nous plonge dans deux «ambiances» complètement différentes.

Dans l’espace où il y a le bar et qui donne sur la rue, on se croirait dans un bar du Cuba d’avant la révolution où Hemingway enfilaient les Papa Doble. Il y a de grandes plantes tropicales, des tables rondes entourées de chaises en osier et des lampes suspendus au dessus du comptoir qui créent une ambiance feutrée.

L’autre salle, au fond du bar, est encore plus exotique. C’est une alcôve dans le style «Mille et une nuit» à laquelle on accède en passant par une magnifique portique arrondie.

Bref, on peut faire comme James Bond et «sauter» d'un continent à l'autre en l'espace de quelques secondes. L’endroit était agréablement tranquille un samedi soir vers 21h et j’ai pu déguster à mon aise deux obscurs cocktails classiques que je n’oserais jamais commander dans un bar «normal».

Ça c’était mon Martinez – une relique d’avant la Prohibition combinant gin, vermouth rouge, liqueur de marasquin et amer Angostura.

J’ai aussi pris un Vieux Carré, un cocktail originaire de la Nouvelle-Orléans contenant, entre autres, de l’amer Peychaud – un ingrédient absolument impossible à trouver au Québec.

Le Vieux Carré a été inventé en 1938 par un certain Walter Bergeron à l’hôtel Monteleone. Où on peut toujours le bar en «montant à bord» de ce magnifique bar-carroussel qui, heureusement, tourne à très basse vitesse.

J’ai beau détester les manèges, j’aimerais bien essayer celui-là!