12 sept. 2013

Du burlesque à Bruxelles


Quand j’ai préparé mes dernières vacances en Belgique, je me suis mis en quête d’un endroit où aller voir un spectacle de jazz à Bruxelles... et je suis vite tombé sur L’Archiduc, un des lieux mythiques de la vie nocturne bruxelloise.

Ouvert en 1937 par une certaine Madame Alice, L’Archiduc avait une vocation particulière. Les messieurs qui travaillaient à la Bourse, tout près, venaient y «travailler» avec leurs «secrétaires» dans des alcôves fermées par un rideau. La vie était belle pour les hommes dans ce temps-là...

L’Archiduc est devenu un club de jazz en 1953 quand on a installé un piano à queue entre les deux grandes colonnes se dressant au milieu de l’établissement. Le piano est toujours là et ça donne le vertige de penser que Nate King Cole a déjà fait aller ses mains sur ses touches.

L’endroit a connu de meilleurs jours. Ses banquettes en tissus sont un peu défraîchies et les cocktails que j’ai pris là n’avaient rien de transcendant. Mais avec son balcon d’où on peut assister au spectacle, ses colonnes monumentales et sa taille intimiste, l’Archiduc a encore beaucoup de charme.  

Pour le visiter, il a fallu que je tente une nouvelle expérience: aller voir un spectacle burlesque pendant lequel des demoiselles portant paillettes, plumes et boas se déshabillent comme le faisaient les danseuses des années 20, 30 et 40 – c’est-à-dire avec classe et en livrant une vraie performance – très souvent teintée d’humour.

C’était le seul spectacle programmé à l’Archiduc durant mes vacances et je suis content d’avoir eu le culot d’y aller. C’était dépaysant à souhait comme expérience. Les danseuses étaient spectaculaires. Elles étaient accompagnées par un pianiste «glam» portant haut-de-forme, gants en filet et souliers plateforme. Et entre les numéros de danse, il y avait une voluptueuse chanteuse qui interprétait des standards de jazz en se contorsionnant langoureusement sur le piano à queue.

Bref, c’était loin d’être banal et j’ai plutôt aimé ce que j’ai vu. Heureux hasard: un club qui veut faire revivre la belle époque du burlesque à Montréal vient tout juste d’ouvrir sur le boulevard Saint-Laurent. Ça s’appelle The Wiggle Room et j’ai très hâte d’aller y faire un tour.